Après un été qui donne (un peu) espoir, de quoi sera fait l’automne ?
Mot du président et de la vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale.
Le 22 juin dernier, le retour en salle des spectateurs était enfin autorisé pour la première fois depuis le mois de mars, à condition de respecter l’ensemble des mesures sanitaires en vigueur, lesquelles, notamment, limitaient la taille de ces rassemblements à 50 personnes. Pour l’ADISQ, cette réouverture, bien que timide, était porteuse d’espoir. La rencontre avec le public, si précieuse, pourrait recommencer à avoir lieu. La rentabilité, nécessaire pour que cette rencontre soit pérenne, elle, était toutefois loin d’être au rendez-vous. D'ailleurs, un sondage mené auprès des membres de l’ADISQ entre le 17 et le 25 juin révélait qu’une majorité d’entreprises avaient l’intention d’être actives au cours de l’été, que ce soit en spectacle vivant (50%), en spectacle numérique (68%) ou en spectacle hybride (37%). Toutefois, le principal frein à la reprise, particulièrement en spectacle vivant où les indécis étaient nombreux (30%), concernait l’incertitude entourant le financement qui les soutiendrait.
Le 22 juillet, la SODEC a publié les détails du déploiement du plan de relance économique pour le secteur de la musique et des variétés, plan qu’avait salué l’ADISQ lors de sa publication.
Puis le 29 juillet, MUSICACTION a publié les informations concernant la phase 2 du Fonds d’urgence relatif à la COVID-19 pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport, soutien qu’avait salué l’ADISQ lors de son annonce plus tôt en juillet. La SODEC a aussi dévoilé, le 7 août, un programme d'aide temporaire aux lieux de diffusion. Enfin, une autre nouvelle encourageante attendait notre milieu au début du mois d’août : les rassemblements peuvent, depuis le 3 août, comprendre jusqu’à 250 personnes, et se tenir à l’intérieur comme à l’extérieur, incluant dans le cadre d’un festival. Nous sommes encore bien loin d’un retour à la normale, mais il faut saluer les avancées lorsqu’elles surviennent.
L’ensemble de ces annonces a porté ses fruits. Cet été, des événements ont eu lieu, en personne et en numérique, parfois les deux en même temps. Ils sont survenus dans des salles, dans des festivals, mais aussi dans des lieux inusités, que l’on pense à des ciné-parcs, à des « pick-up » ambulants ou même au toit de la tour du stade olympique.
Maintenant, de quoi sera fait l’automne ?
Les défis et les écueils demeureront nombreux. N’empêche qu’il faut le souligner : les forces et la résilience de notre milieu s’expriment déjà. Cet été, l’industrie a montré qu’elle est responsable et capable de composer avec les mesures sanitaires en vigueur et le public a prouvé qu’il a hâte de revenir en salle.
L’ADISQ continuera de porter avec conviction les besoins de ses membres auprès des décideurs. En août, nous avons notamment déposé un mémoire dans le cadre des consultations prébudgétaires fédérales et nous travaillons actuellement de concert avec Patrimoine canadien, CIMA et Music Canada afin de permettre à tout le milieu de la musique de réfléchir ensemble à la relance de notre secteur.
Enfin, il est impossible de passer sous silence le fait que cet été déjà fort atypique a été marqué par un mouvement important de dénonciations liées au harcèlement et à l’abus de pouvoir dans notre secteur. L’ADISQ a affirmé d’une voix forte qu’elle condamne ces situations.
Il nous paraît aujourd’hui important de rappeler que des outils efficaces ont été bâtis par le secteur culturel au cours des dernières années. L’Aparté a pour mission d'offrir une première assistance à toutes les personnes du milieu culturel qui font l'objet ou ont été témoins de harcèlement (psychologique ou sexuel) ou de violence au travail. Il était une fois... de trop est une formation en ligne qui vise à faire comprendre, reconnaître et prévenir le harcèlement en milieu culturel. Surveillez aussi le programme de formation régulier de l’ADISQ, qui propose cet automne des formations en ligne abordant différents aspects liés à ces questions.
Philippe Archambault et Solange Drouin