L’ADISQ agit pour rétablir le financement du vidéoclip
Le CRTC a failli à sa mission en abolissant le programme consacré aux vidéoclips du Fonds Remstar, sans proposer un mécanisme de remplacement.
L’ADISQ a soumis, le 29 juin, une requête au gouverneur en conseil dans l’espoir d’obtenir le réexamen de récentes décisions du CRTC, en vertu desquelles la principale source de financement du vidéoclip québécois a été abolie. L’ADISQ y montre que le Conseil fait fausse route à plusieurs égards et insiste sur l’importance de mettre en place un nouveau mécanisme se consacrant au financement du vidéoclip.
Le 15 mai dernier, le Conseil a renouvelé les licences des services de télévision des grands groupes de propriété de langue française. Dans la décision portant spécifiquement sur le Groupe V, le CRTC a retiré à ce dernier l’obligation de contribuer au financement de vidéoclips, sous prétexte qu’à la suite d’une décision rendue en 2015, les chaînes MusiquePlus et MusiMAX ne sont plus tenues de se spécialiser en musique.
Dans sa requête, l’ADISQ reconnaît que la responsabilité de financer des vidéoclips ne devrait plus incomber à un seul titulaire, mais dénonce le fait que le Conseil n’ait pas mis en place un nouveau mécanisme de financement consacré au vidéoclip. En effet, l’association considère que le système canadien de radiodiffusion continue d’être responsable d’assurer le financement de ce contenu audiovisuel important, tous les diffuseurs étant dorénavant libres d’en diffuser autant qu’ils le souhaitent.
Pour l’ADISQ, l’argumentaire déployé par le CRTC pour justifier cette mesure abrupte et dévastatrice pour l’industrie de la musique présente d’importantes lacunes.
D’abord, ces décisions vont à l’encontre des objectifs énoncés à la suite de la consultation Parlons télé, qui postule qu’un financement important des contenus doit dorénavant primer sur des mesures de diffusion, comme des quotas. Or, aujourd’hui, le vidéoclip se trouve amputé de toutes les mesures de protection dont il a historiquement bénéficié.
Ensuite, le Conseil omet de chiffrer l’impact de cette abolition pour l’industrie canadienne de la musique.
Enfin, cette décision échoue à rencontrer plusieurs objectifs de la Loi sur la radiodiffusion, notamment ceux portant sur l’épanouissement de l’expression canadienne, la dualité linguistique et la création d’une programmation de haute qualité.
Ces décisions ont été rendues par le Conseil dans le cadre des renouvellements de licences des services de télévision des grands groupes de propriété de langue française. Notons qu’un regroupement de plusieurs associations culturelles québécoises a, en même temps que l’ADISQ, présenté une requête visant d’autres aspects de ces décisions.
Le secteur culturel québécois espère que le gouvernement fédéral reconnaîtra le caractère dévastateur de ces décisions pour les milieux de la musique et de l’audiovisuel et forcera le CRTC à les réviser.
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