Rencontres de l’ADISQ - La musique à l’ère du streaming : un large consensus se dégage
« C’est fantastique, les consultations. Mais là, on a besoin d’action. »
– Claude Larivée, président de l’ADISQ
Au-delà de la diversité de leurs intérêts, les intervenants du milieu de la musique ont interpellé les gouvernements d’une seule voix, jeudi dernier, aux Rencontres de l’ADISQ.
Tant sur les panels que dans les interventions de la salle, on a pu observer leur résolution à travailler de concert à la recherche de solutions, devant les défis présentés par les plateformes de diffusion en continu.
« Aujourd’hui, même un grand succès est synonyme de perte de revenus pour le producteur comme pour l’artiste – ça n’a pas de sens », a affirmé Claude Larivée, producteur et président de l’ADISQ.
Un besoin urgent
En parallèle, plusieurs intervenants de l’industrie ont signalé la pression financière qu’ils subissent actuellement, dans l’attente d’un juste système de rémunération pour les créateurs et les producteurs de contenu culturels.
« Chaque année, nous perdons de l’expertise que nous avons formée, mais que nous n’avons plus les moyens de payer », a affirmé Georges Tremblay, président du distributeur Believe Digital Canada. « Nous discutons tous de solutions à long terme. Mais nous avons besoin d’aide pour nous rendre jusqu’au long terme. »
Point de vue relayé par l’auteur-compositeur Jérôme Minière, qui dit devoir diversifier ses activités parce que son projet musical est de moins en moins viable.
Investir dans nos forces
Droits, rémunération adéquate, fiscalité, rapport de force avec les géants de la diffusion en ligne, le besoin d’une action imminente des gouvernements est revenu à plusieurs reprises dans les discussions.
« La culture, c'est une industrie où on est bons, alors il faut collectivement investir dans cette industrie, de la même façon qu’on l’a fait en aéronautique quand on a décidé qu’on serait bons dans ce secteur-là aussi », a affirmé Jacques K. Primeau, ex-président de l’ADISQ.
De conclure l’entrepreneur et investisseur Alexandre Taillefer : « La technologie n’est pas un frein à quoi que ce soit, et le leadership doit clairement venir de l’État. »