Vers un soutien adapté à l’industrie de la musique et du spectacle et une reprise graduelle et sécuritaire des activités
Mot du président et de la vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l’ADISQ.
Depuis le début de la crise, des mesures économiques générales ont été mises sur pied par les gouvernements. Certaines d’entre elles ont été bienvenues pour des entreprises du secteur de la musique et du spectacle. Plusieurs s’avèrent toutefois mal adaptées aux spécificités de notre industrie.
Ainsi, au cours du dernier mois, l’ADISQ a présenté des demandes financières ciblées sur les besoins des entreprises du secteur à l’intention des deux paliers gouvernementaux. Les résultats de ces démarches devraient bientôt être connus.
Au Québec, un énoncé économique sera publié en juin et comme l’a souligné le Premier Ministre François Legault lors du point de presse du 25 mai, des programmes d’aide pour le milieu culturel devraient être annoncés à cette occasion, peut-être même avant.
Au fédéral, le 8 mai, le ministre du Patrimoine canadien, l’honorable Steven Guilbeault, a rendu public un Fonds d’urgence relatif à la COVID-19 pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport de 500 millions de dollars. La portion destinée aux arts et à la culture de ce Fonds sera octroyée en deux phases. Dans le cadre de la première phase, 9 M$ ont été versés à MUSICACTION et FACTOR, soit environ 4 M$ pour MUSICACTION. Cette première aide visant essentiellement l’enregistrement sonore, l’ADISQ s’est assurée de faire valoir la nécessité de soutenir de façon plus marquée, dans la seconde phase de financement, les activités en spectacle.
Ces deux demandes s’accompagnent d’un argumentaire soulignant que les entreprises d’ici, qu’elles œuvrent en enregistrement sonore, en spectacle, ou comme c’est le plus souvent le cas, dans les deux secteurs, n’ont jamais été en pause ou en hibernation depuis le début de la pandémie, même si leurs revenus, eux, le sont en très bonne partie. À cet égard, notre projet de promotion collective La minute par heure PalmarèsADISQ, qui s’inscrit dans la campagne #Ensemblecheznous, nous aura permis de contribuer à la promotion de plus de 75 albums qui ont été lancés depuis la fin du mois de février.
Le maintien d’un aussi grand nombre de lancements témoigne éloquemment de la poursuite des activités du secteur, alors que notre industrie, par nature cyclique et devant composer avec des retours sur investissements longs et incertains, est amputée de la majeure partie de ses revenus. Si ce maintien des activités est nécessaire pour assurer la vitalité de notre production musicale dans un contexte difficile où la musique a prouvé qu’elle était un baume essentiel, la capacité d’investir de nos entreprises dans les projets des artistes apparait profondément atteinte.
Nous sommes impatients de prendre la mesure des annonces gouvernementales en réaction aux demandes d’urgence que nous avons présentées. La prochaine étape sera de s’assurer que les entreprises d’ici sont bien accompagnées pour la reprise — lorsqu’elle surviendra.
À ce sujet, le 22 mai dernier, la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, a annoncé les premiers pas du déconfinement dans le secteur de la culture. Dans notre milieu, deux nouvelles ont retenu l’attention : la réouverture des studios d’enregistrement et l’autorisation de procéder à des captations de prestations sans public. Ce sont de bonnes nouvelles, bien que le milieu soit impatient d’en savoir davantage concernant la reprise des spectacles en salles.
À cet égard, l’ADISQ travaille de concert avec plusieurs intervenants des arts de la scène et la direction de la santé publique afin que des mesures sanitaires satisfaisant toutes les parties concernées soient le plus rapidement possibles élaborées. Objectif : que la reprise des spectacles en salle, même si elle se fait en présence de contraintes importantes, survienne le plus rapidement possible.